Leadership au Féminin

Le Voyage de l’Héroïne

Savez-vous que les histoires que les humains se racontent depuis la nuit des temps et sur tous les continents, qu’il s’agisse d’un conte, d’un roman ou d’un scénario, possèdent la même structure narrative ?

Ce qui veut dire qu’un conte africain, qu’une légende hawaïenne, qu’une pièce de théâtre japonaise ou indonésienne, qu’une bande dessinée, qu’une série télé ou qu’un blockbuster contient invariablement les mêmes étapes.

La première personne à s’être rendu compte de cette récurrence, c’est le mythologue américain Joseph Campbell qui a passé sa vie à étudier des récits provenant du monde entier. Il a ainsi révélé que les mythes, légendes et contes sont l’expression d’un schéma narratif unique, lui-même lié aux structures de la psyché humaine (voire son livre : « le héros aux mille et un visages » paru en 1949).

Cette structure archétypale amène petit à petit nos héroïnes ou héros, à développer tout au long de leur vie ce que Karl Gustave Jung appelait leur quintessence, qui symbolise ce qu’il y a de meilleur en eux.

5 = 3 (masculin) + 2 (féminin)

Cette quête d’excellence, nous l’avons tous. Chacun d’entre nous cherche à évoluer, à devenir plus sage en vieillissant, à trouver son équilibre, à se sentir bien dans sa peau et à développer des relations harmonieuses avec son entourage… Le Voyage de l’Héroïne symbolise donc le « voyage » que chacun d’entre nous entreprend dans sa quête d’accomplissement et de développement personnel.

Le héros est le symbole de l’image divine, créatrice et rédemptrice qui est caché en chacun de nous, n’attendant pour revenir à la vie que d’être reconnu.

Joseph Campbell

Contrairement à la majorité des personnages mythiques qui hantent nos récits, tout au long de notre vie, nous réalisons de nombreux voyages qui nous amènent au fil du temps à dépasser nos propres peurs et nos croyances limitantes pour apprendre, expérimenter et mieux comprendre les choses de la vie, nous-mêmes et les autres, jusqu’à ce que nous nous éteignons.

Pour réaliser cette succession de quêtes, il nous faut donc beaucoup de courage, car c’est principalement à travers les obstacles que nous traversons et les échecs que nous essuyons que se cachent les meilleures leçons.

Voici les 12 étapes du Voyage de l’Héroïne :

  1. le monde d’avant ou le monde ordinaire
  2. l’appel de l’aventure, la présentation de la quête
  3. la confrontation avec les peurs et le refus de l’aventure
  4. la rencontre le mentor ou guide
  5. le passage du premier seuil de l’aventure
  6. la rencontre avec les alliés et les ennemis
  7. l’approche, l’évaluation des forces de chacun (héroïne et alliés) pour réaliser la quête
  8. l’épreuve suprême
  9. la récompense inattendue
  10. le chemin du retour
  11. la prise de conscience des acquis
  12. ce que l’on fait de ce qu’on a appris grâce à l’aventure

Je ne vais pas vous expliquer en détail chacune de ces 12 étapes pour ne pas alourdir cet article, mais je vais partager avec vous mon point de vue sur les concepts qui s’en détachent.

Tout d’abord, nous ne savons jamais vraiment à quel moment une nouvelle aventure va nous tomber dessus. Certes, nous avons des désirs, mais finalement, le déclenchement de la quête est presque toujours indépendant de notre volonté personnelle. Parfois, notre aventure commence alors que nous n’en sommes pas conscientes et il est fréquent que nous n’ayons aucune idée de ce que nous allons devoir accomplir. Il arrive souvent que la quête se clarifie en cours de route.

Une quête nous incite toujours à élargie la vision que nous avons du monde que nous connaissons, en allant au-delà de notre zone de confort et en ébranlant une bonne partie des certitudes que nous avons.

Nous avons toujours le choix de l’accepter ou pas (le choix entre la pilule rouge et la pilule bleue). Mais lorsque nous la refusons, celle-ci finit presque immanquablement par se représenter, alors qu’on ne s’y attend pas. Comme si notre vie se mettait en suspend et que nous ne pouvions continuer à avancer. Alors, nous tournons en rond, peut-être pour mieux nous préparer mentalement, jusqu’à ce que nous soyons disposés à l’accepter en prenant en main notre destinée.

Il semble que le fait d’accepter la quête déclenche systématiquement notre rencontre avec un guide ou un mentor. Parfois, il n’est pas personnifié. Il arrive même qu’il soit spirituel ou qu’il nous apparaisse sous forme d’un livre, d’une histoire, d’un film.

C’est alors que nous sommes plus que jamais confrontés à nos peurs et à nos croyances limitantes, comme si celle-ci se renforçait afin de nous aider à comprendre que nous arrivons au bout d’un schéma, que la situation que nous visons dans notre monde ordinaire n’est vraiment plus possible telle qu’elle est aujourd’hui. C’est ce qu’on appelle le passage du premier seuil (étape 5) qui nous oblige à rassembler nos atouts et à commencer à nous faire confiance pour aller de l’avant.

Heureusement, nous ne sommes pas seules. En plus de notre mentor ou guide, nous finissons par rencontrer des alliés qui se joignent à nous pour réaliser notre quête. Sachant qu’on ne réussit jamais seul. C’est donc le moment où les talents et les qualités humaines de ceux qui sont là pour nous aider s’additionnent en unissant leurs forces. C’est aussi le moment où nous devons faire face à nos ennemis… Finalement, amis et ennemis ont la même utilité : nous permettre de gagner en confiance afin de nous dépasser pour développer notre excellence.

Arrive l’épreuve suprême, le moment où nous devons risquer le tout pour le tout, où nous devons, en compagnie de nos alliés, faire preuve de courage pour affronter les difficultés et aller au-delà de ce que nous pensions être capables de faire. Un jour, quelqu’un m’a dit qu’avoir du courage, c’était avoir peur, mais agir quand même ! Cela m’a souvent aider à avancer.

Qu’on ait vaincu ou pas, cela n’a pas vraiment d’importance. Ce qui est important, c’est ce qu’on fait des leçons que nous avons apprises et ce que nous sommes capables d’en retirer… Il ne sert donc à rien de se lamenter sur son sort si on n’a pas réussi à réaliser sa quête. Et si nous l’avons réalisé, l’essentiel est d’en faire des acquis qui transformeront définitivement notre monde. La victoire est utile à ceux qui savent en faire quelque chose et qui sont capables d’en tirer des leçons qui leur permettent d’avancer et de faire avancer les autres !

Les contes et récits nous apprennent que l’une des choses les plus importantes de la vie, c’est le partage. C’est d’ailleurs certainement la raison pour laquelle les gens racontent des histoires depuis la nuit des temps. Ils espèrent ainsi que leurs récits permettent aux autres de profiter des leçons qu’ils ont apprises à travers leurs propres aventures.

Si je partage avec vous la structure du voyage de l’héroïne, c’est pour vous inviter à réfléchir à là où vous en êtes aujourd’hui. Parce qu’il est fort probable que vous soyez en train de traverser l’une de ces 12 étapes.

Pour ma part, la compréhension de ce que Campbell nous a révélé m’a permis d’oser davantage et d’accepter plus facilement tous les challenges qui se sont présentés à moi au cours de ma vie. A comprendre aussi que quelle que soit l’issue de ce que j’entreprends, l’objectif est avant tout d’apprendre et d’en faire quelque chose qui me permet de me construire petit à petit.

A travers mon projet « Cap Athéna » c’est ce que je cherche à faire, car je pense qu’il est temps à présent que les Femmes prennent leur destinée en main. Pour cela, elles ont besoin de se laisser porter par les aventures qui se présentent à elle en acceptant de devenir les Héroïnes du XXIe siècle.

Amicalement,

©PascaleBaumeister

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